Première pose de prothèse totale de genou en ambulatoire à la Clinique de Libourne
Le Docteur Christophe PANDEIRADA, chirurgien orthopédique au sein du Centre de Chirurgie Orthopédique du Libournais et, également, membre de la Commission Médicale d’Etablissement (CME) de la Clinique Chirurgicale du Libournais, exerce depuis une dizaine d’années après la fin de son clinicat. Spécialisé dans la chirurgie prothétique de la hanche et du genou ainsi que dans la chirurgie de la cheville et du pied, le Dr PANDEIRADA a réalisé le 26 avril 2017 la première pose de prothèse totale de genou en ambulatoire (PTG) à la Clinique privée de Libourne (33500).
Soucieux du bien-être de ses patients, le Dr. PANDEIRADA a participé à la mise en place de la RRAC (Récupération Rapide Après Chirurgie) au sein de la Clinique Chirurgicale du Libournais en 2015. La RRAC est un mode de prise en charge qui vise à la reprise d’une autonomie active et complète du patient, le plus rapidement possible après sa chirurgie. L’évolution naturelle de la RRAC est le développement de l’ambulatoire. Dans ce cadre, une première étape importante a été franchie par le Dr. PANDEIRADA le 14 février 2016 avec sa première pose de prothèse totale de hanche (PTH) en ambulatoire.
Interview du Docteur Christophe PANDEIRADA
11 mai 2017
Pourriez-vous nous préciser ce qui a changé depuis la mise en place de la RRAC au sein de la Clinique Chirurgicale du Libournais ?
Dr. PANDEIRADA : « La mise en place de la RRAC nous a permis de diminuer les douleurs post-opératoires grâce à un meilleur agencement des étapes de récupération. »
ETAPE 1 | Amélioration de la prise en charge par l’anesthésiste
« Nous sommes passés d’une méthode d’anesthésie locorégionale avec bloc-moteur où le muscle est endormi (inconvénients : pas de contractions possibles – le patient ne peut pas se mettre debout) à une méthode d’anesthésie sensitive plus ciblée avec absence de bloc-moteur, permettant aux muscles de continuer à fonctionner. Grâce à cela, nous avons limité la prise d’antalgiques morphinique pouvant provoquer des nausées et somnolence, et facilité la reprise immédiate de la marche. »
ETAPE 2 | Changement de technique opératoire
« Initialement les prothèses de genou étaient posées par voie trans-quadricipitale (c’est-à-dire à travers le tendon du quadriceps – méthode la plus utilisée). Cette approche traditionnelle impliquait une agression majeure de l’appareil extenseur. Désormais, nous pratiquons les poses de prothèses par voie mini-invasive (aussi appelée « MID-VASTUS » qui signifie « au milieu du muscle vaste médial ») ce qui permet de garder l’appareil extenseur intact. »
ETAPE 3 | Gestion de la douleur
« La complémentarité de l’anesthésie locale (infiltration de tous les tissus autour) et de l’anesthésie locorégionale offre au patient une analgésie complète. Cette solution permet de ne ressentir quasiment aucune douleur les 2 jours suivants l’opération. Les morphiniques post-opératoires (pouvant également provoquer des nausées) ont donc été considérablement diminués. »
« La combinaison de toutes ces améliorations :
- anesthésie sensitive locorégionale
- voie mini-invasive
- infiltration locale peropératoire d’anesthésiques (local infiltration anesthesia)
- diminution de l’usage des morphiniques et limitation de leurs effets secondaires
permet au patient de remarcher le soir même après l’intervention. »
D’après vous, quels sont les apports de la RRAC (Récupération Rapide Après Chirurgie) ?
Dr. PANDEIRADA : « Dès la sortie du bloc-opératoire, le patient est tout de suite mis dans des conditions normales de sortie. Il peut se rhabiller et manger un repas normal. Le véritable apport réside dans le fait que le patient reprend confiance tout de suite. En étant à l’écoute de ses capacités il respecte la physiologie de son corps, (à l’inverse de l’utilisation d’un appareil arthromoteur pliant le genou de façon passive - sans prise en compte de la douleur). Ainsi, les risques sont limités et la récupération est plus rapide et plus efficace. »
Qu’est-ce qui vous a décidé à sauter le pas et à réaliser votre première pose de prothèse en ambulatoire ?
Dr. PANDEIRADA : « L’ambulatoire est venu naturellement au vu des résultats de la RRAC. C’est en quelque sorte son point d’orgue. C’est le bon déroulé et les résultats positifs de la RRAC qui nous ont convaincu de nous lancer dans cette aventure. »
Quelles sont les conditions d’une pose de PTG en ambulatoire ?
Dr. PANDEIRADA : « Il n’y a pas de limite d’âge particulière. Si le patient ne présente aucune contre-indication* pour la réalisation de l’opération en ambulatoire, celle-ci lui est proposée lors du premier rendez-vous avec le chirurgien. S’il l’accepte, le délai entre ce premier rendez-vous et la date effective d’opération est généralement d’un mois.
Durant ce mois, le patient rencontre :
- le kinésithérapeute pour la programmation de séances préopératoires. Elles sont primordiales pour une bonne préparation à l’intervention (5 à 10 séances)
- l’anesthésiste
- le cardiologue
- l’infirmière : pivot de la mise en place de la RRAC, elle contrôle la bonne progression de la préparation et rassure le patient en lui expliquant toutes les étapes de sa chirurgie
- la nutritionniste pour des conseils nutritionnels et l’accompagnement à la perte de poids si cela est jugé nécessaire. »
* Liste des contre-indications absolues : diabète, antécédents cardiaque, vivre seul. Liste des contre-indications relatives : hémoglobine basse, éloignement du domicile par rapport à l’établissement de santé.
Quels sont les facteurs clés de succès d’une PTG en ambulatoire ?
L'HYPNO-RELAXATION
Dr. PANDEIRADA : « Une intervention chirurgicale est souvent facteur de stress et d’anxiété pour tout patient. Il existe aujourd’hui de nombreuses méthodes pour accompagner nos patients et limiter leurs angoisses. L’une de ces méthodes, régulièrement pratiquée au sein de la Clinique Chirurgicale du Libournais, est la réalisation d’une séance d’hypno-relaxation, si possible programmée juste avant l’intervention. Celle-ci permet au patient d’arriver serein au bloc opératoire. Grâce à cela, le patient accepte mieux l’intervention, ce qui aide également à une meilleure récupération post-opératoire. »
L’ECOUTE DU PATIENT
« Le maître mot c’est « le laisser-faire ». Il faut simplement faire confiance et laisser faire le patient qui connaît ses limites et qui n’ira jamais au-delà de ce qu’il est capable de faire. Bien entendu, nous le sensibilisons aux précautions à prendre une fois de retour à la maison. Mais le risque est minime puisque tout est fait en amont pour que la récupération se passe dans les meilleures conditions. »
Faut-il prévoir des séances de kinésithérapie également post-opératoire ?
Dr. PANDEIRADA : « Le rôle du kinésithérapeute est essentiel. Nous l’avons déjà évoqué pour la phase préopératoire. Il intervient également en post-opératoire immédiat. Avant le retour à domicile, le patient bénéficie d’une séance particulière de rééducation qui dure entre 20 et 40 minutes. Ses 2 objectifs : contrôler l’autonomie à la marche (couloir et escaliers) et apprendre l’auto-rééducation (feuille d’exercices simples à réaliser à domicile par le patient). C’est le « test » pour le retour à domicile. S’il est concluant, l’ambulatoire est validé. Le patient rentre à son domicile sûr de lui, autonome à la marche et capable de réaliser son auto-rééducation jusqu’au 15ème jour. Les séances de kinésithérapie sont ensuite réalisées au cabinet (à partir du 15ème jour post-opératoire) à raison de 3 séances par semaine. »
Quelles sont les suites d’une opération en ambulatoire ?
Dr. PANDEIRADA : « Le lendemain de l’opération, le patient reçoit systématiquement un appel de la part de la Clinique afin de vérifier que tout va bien. Ensuite, tout est programmé pour qu’une prise de sang soit faite à domicile (résultats directement transmis au service d’orthopédie et au chirurgien). Une ordonnance de pansement est également remise au patient afin qu’il puisse être refait à domicile une fois par semaine. Quinze jours après l’intervention, les agrafes sont enlevées (soit à la clinique, soit à domicile). A partir de cette date (soit environ 2 à 3 semaines après l’opération), le patient reprend les séances de kinésithérapie au cabinet de leur praticien.
Faut-il prévoir un contrôle régulier avec le chirurgien à la suite d’une PTG en ambulatoire ?
Dr. PANDEIRADA : « Le suivi reste le même que pour une prothèse de genou classique.
Plusieurs rendez-vous de contrôle sont prévus à 1 mois, 4 mois, 1 an puis tous les 2 à 3 ans. »
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Interview réalisée le 11 mai 2017 | Docteur Christophe PANDEIRADA | Chirurgien Orthopédique
Spécialités : Chirurgie de la cheville et du pied - Chirurgie prothétique de la hanche et du genou
Centre de Chirurgie Orthopédique du Libournais | 119 rue de la Marne - 33500 LIBOURNE | Secrétariat : 05 57 25 00 00
Sources : Interview du Dr. PANDEIRADA – 11 mai 2017